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1ère séance d’Éducation à la sexualité à l’Assemblée nationale : le SNICS-FSU rappelle l’urgence des moyens pour une mise en œuvre réelle !


Le 2 décembre, le SNICS-FSU a participé à la séance d’éducation à la sexualité organisée pour les député·es, aux côtés des organisations du COPIL « Pour une véritable éducation à la sexualité ».
Le SNICS-FSU, y a porté avec force la voix des infirmières de l’Éducation nationale, actrices essentielles mais trop souvent invisibilisées de l’éducation à la sexualité.


Cette rencontre a permis de montrer aux parlementaires ce qu’est réellement l’EAS dans les établissements scolaires : une mission essentielle, attendue par les élèves, mais qui se heurte encore à de nombreux freins. Les idées reçues, les controverses inutiles ou les simplifications abusives pèsent lourdement sur les personnels qui assurent ces séances, et plus encore sur les infirmières, dont les postes manquent cruellement. Elles sont pourtant au cœur du dispositif puisqu’elles réalisent chaque année près de 40 % des séances d’EAS, alors même qu’on ne compte qu’une infirmière pour 1 800 élèves.

Le SNICS-FSU l’a rappelé clairement : le programme national d’éducation à la sexualité représente une avancée majeure, en cohérence avec les engagements portés depuis des années par les professionnel·les et les associations.
Mais pour que cette avancée ne reste pas un simple texte, il faut donner à l’École les moyens de mettre réellement en œuvre ce programme.
Aujourd’hui, l’écart entre l’ambition affichée et la réalité quotidienne est immense.
Pour garantir que chaque élève puisse bénéficier des séances prévues, il manque 15 300 infirmières.
Ainsi, aucun programme, aussi complet soit-il, ne pourra produire ses effets sans un plan massif de recrutements et sans une politique de formation structurée.
La formation, justement, reste aujourd’hui minimale : elle ne permet ni d’accompagner la diversité des besoins, ni d’outiller suffisamment l’ensemble des personnels éducatifs. Le SNICS-FSU, avec le COPIL, a insisté sur la nécessité de construire une véritable formation pluriprofessionnelle, ambitieuse, exigeante et inscrite dans le temps long. L’éducation à la sexualité ne peut reposer sur la bonne volonté ou l’expérimentation, elle doit s’appuyer sur des compétences solides et partagées.

Le SNICS-FSU a également mis en lumière un point fondamental trop souvent ignoré dans les débats publics : l’articulation entre les séances collectives d’EAS et la consultation infirmière individuelle. C’est dans ces moments d’échange protégés, confidentiels, que les élèves peuvent poser leurs questions intimes, parler de leurs inquiétudes, ou révéler des expériences douloureuses, parfois liées à des violences.
Sans ces consultations, l’EAS perd une part essentielle de son sens. Le repérage précoce, l’accompagnement et la protection des élèves reposent largement sur cette complémentarité entre collectif et individuel, entre pédagogie et soin.
Le SNICS-FSU poursuivra son engagement aux côtés du COPIL pour que la France se dote enfin d’une éducation à la sexualité réellement accessible, protectrice et émancipatrice.
L’enjeu est simple mais pourtant fondamental : faire en sorte que le programme ne reste pas une promesse, mais devienne une réalité pour chaque élève, sur chaque territoire.
Cela exige un investissement clair de l’État, des recrutements à la hauteur des enjeux et des besoins, une formation solide et la reconnaissance pleine et entière du rôle des infirmières de l’Éducation nationale, dont l’action, hier comme aujourd’hui, demeure indispensable.
Par ailleurs, comme il l’a obtenu sur les référents harcèlement, le SNICS-FSU est intervenu à différents niveaux pour revendiquer que les infirmières soient rémunérées lorsqu’elles s’investissent dans la mission de référent EAS, au même titre que les enseignant.es. Cette demande a reçu des arbitrages favorables, il convient maintenant de s’assurer de sa mise en œuvre.