Le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA, ont été reçus en bilatérale par Marc Pelletier (sous-directeur de l’action éducative), Claire Bey (cheffe du bureau de la santé et de l’action sociale), et Isabelle Clavagnier (infirmière conseillère technique à la DGESCO) pour une réunion consacrée à l’ouverture d’un groupe de travail autour d’une nouvelle circulaire de politique éducative sociale et de santé.
D’emblée, le SNICS-FSU a rappelé que cette démarche n’était pas acceptable : le cadre actuel, fondé sur les textes de 2015, demeure pleinement opérant et doit avant tout être appliqué. Rien ne justifie d’en engager la réécriture.
Le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA ont insisté sur la mise en œuvre de la spécialité infirmière de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur prévue par la loi qui doit être traitée en priorité ! Ensemble, nous avons affirmé que nous ne rentrerions pas dans la discussion sur la nouvelle circulaire de politique générale.
Le SNICS-FSU a pointé le nombre de dossiers majeurs laissés en suspens depuis des années : la reprise des travaux sur LIEN, dont les fonctionnalités, notamment en matière de diagnostics infirmiers, ont été rendues inopérantes par l’administration ; l’ensemble des chantiers relatifs au protocole santé mentale, totalement déconnectés de la réalité du terrain. À ces retards s’ajoutent de multiples dispositifs annoncés mais jamais aboutis (climat scolaire, harcèlement, santé mentale, égalité fille garçon…), donnant le sentiment d’une succession de chantiers ouverts, sans coordination ni finalisation.
Concernant le protocole santé mentale, le SNICS-FSU a exprimé une critique particulièrement ferme. Le dispositif actuel repose sur une vision inapplicable, qui érige le médecin scolaire en « expert santé mentale » chargé d’intervenir systématiquement, tout en imposant des réunions d’équipe pour chaque fiche signalée. Une telle organisation est matériellement impossible à mettre en œuvre et ne répond en rien aux besoins des élèves. Elle empêche même le travail des professionnels !
Le SNICS-FSU a également alerté sur des dérives graves observées dans plusieurs départements : certains infirmiers conseillers techniques départementaux relisent et bloquent des écrits relatifs à des situations de protection de l’enfance, en contradiction totale avec le secret professionnel et en dehors de leurs missions. Ces dysfonctionnements étaient connus de l’infirmière CTMEN, qui n’en avait pas fait état à la DGESCO, au motif que ces pratiques « n’avaient pas été présentées comme un problème ». Le SNICS-FSU a dénoncé avec force ces atteintes au droit et au cadre professionnel.
Sur la multiplications des postes et des missions d’ajointes dans les départements et rectorats avec des cooptations et sans aucune transparence, le SNICS-FSU partage les préoccupations du SNIES-UNSA. Ce détournement des moyens devant élèves n’est pas acceptable !
Concernant les quelques 100 postes créés, nos deux syndicats ont trouvé accord : ils doivent prioritairement venir renforcer les infirmières devant élèves et notamment réduire le nombre d’infirmières affectées sur plusieurs établissements du 2nd dégré, avec une attention particulière aux zones rurales.
Le dossier LIEN a également été remis au cœur des préoccupations.Les diagnostics infirmiers récemment ajoutés sont inutilisables, faute de cohérence fonctionnelle et malgré la proposition que nous avions faite et qui avait fait consensus avec les autres organisations syndicales, proposition non reprise par l’administration…. Le SNICS-FSU a demandé à être réintégré dans le comité utilisateurs, conjointement avec le SNIES-UNSA, afin que les travaux reprennent enfin sur des bases professionnelles solides.
Au terme de la réunion, aucun consensus n’a été trouvé, la DGESCO voulant entrer dans la réécriture d’une nouvelle politique éducative sociale et de santé. Le désaccord est profond. Le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA ont donc indiqué qu’ils ne participeront pas aux travaux visant à réécrire la politique nationale.
Reçu en audience fédérale dans la foulée, le SNICS-FSU a immédiatement informé Caroline Pascal, Directrice générale de la DGESCO, de ce point de tension majeur avec l’administration.
Le SNICS-FSU refusera de participer tant que le cadre existant, issu des textes de 2015, n’est pas appliqué. Pour le SNICS-FSU, la priorité absolue est la mise en œuvre effective de la spécialité infirmière et la fin des dérives locales contraires au droit et aux missions des infirmières.
Le SNICS-FSU a rappelé qu’il est urgent que la DGESCO cesse d’empiler des projets et mette enfin en œuvre les textes en vigueur. C’est à cette condition que la santé à l’École pourra retrouver sa cohérence, son efficacité, et surtout son sens : répondre réellement aux besoins des élèves en faveur de leur réussite scolaire, ce que nous portons avec constance et détermination !