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Le 2 décembre se sont tenus les États généraux infirmiers, organisés par le Conseil Infirmier Français (CIF),
Le SNICS-FSU s’y est fortement engagé sous le mot d’ordre : « Pour que la Loi infirmière devienne soin ».
Cette journée stratégique était consacrée à l’appropriation de la nouvelle Loi « profession infirmière » et aux transformations nécessaires afin qu’elle produise pleinement ses effets pour l’ensemble de la profession.

Les travaux ont permis d’examiner en profondeur les enjeux juridiques qui freinent encore la mise en œuvre de la loi, la refonte indispensable de la formation, la reconnaissance des compétences élargies, ainsi que la place que doivent occuper les infirmières dans les politiques nationales et internationales de santé.
Nous partageons l’avis de Grégory Caumes sur la bataille acharnée que nous menons actuellement sur pour la traduction règlementaire de cette loi ambitieuse mais dont les premiers textes réglementaires montrent la volonté persistante de certains a enfermer l’infirmière dans une fonction d’exécution et d’auxiliaire médicale. Nous le remercions d’avoir mis en exergue le travail du SNICS FSU dans cette loi (#rendonsacesarcequiestacesar) puisque nous avons collectivement déplacé une montagne. Cette avancée législative est bien une révolution pour notre profession qui s’en servira comme levier.

Lors de la table ronde consacrée à l’élargissement des compétences et à la formation, le SNICS-FSU est intervenu pour mettre en lumière la spécificité et l’importance de la spécialité infirmière de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, désormais reconnue dans la loi.
Le SNICS-FSU a lancé un groupe de travail ouvert sur la spécialité infirmière Education nationale et Enseignement supérieur. Il a rappelé que cette reconnaissance impose une formation universitaire solide, construite au sein des INSPE, pleinement cohérente avec les besoins de santé et de réussite des élèves, et alignée avec les responsabilités importantes qui incombent aux infirmières de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.
L’échange a également permis de revenir sur la complémentarité structurante entre la spécialité infirmière Éducation nationale et les infirmières puéricultrices, deux professions qui interviennent sur des champs différents mais complémentaires :

les infirmières de l’Éducation nationale agissent au cœur des établissements scolaires, au plus près des élèves, sur le champ de la réussite scolaire, l’éducation, la santé globale, la prévention et la promotion de la santé,
les puéricultrices interviennent sur le champ médical.

Une piste prometteuse a été évoquée : l’ouverture de l’accès direct qui permettrait notamment aux INFENES d’orienter directement les élèves vers une puéricultrice libérale lorsque la situation le nécessite. Cette avancée potentielle qui contribuerait à fluidifier l’accès aux soins, renforcer les synergies et garantir un accompagnement plus efficace, dans le respect des compétences de chacune.

Le SNICS-FSU a réaffirmé l’urgence de décrets et arrêtés ambitieux, capables de sécuriser l’autonomie reconnue par la loi et d’en permettre une mise en œuvre cohérente dans les établissements scolaires et les universités.
Cette journée a été un moment fort pour porter la voix des infirmières et affirmer la pertinence de leur rôle dans les politiques publiques éducatives, sociales et de santé.

La table ronde consacrée au leadership infirmier a particulièrement résonné pour le SNICS-FSU et pour les infirmières de l’Éducation nationale.
Les intervenants ont rappelé que le leadership infirmier ne repose pas seulement sur la technicité ou sur la maîtrise des actes, mais sur une responsabilité professionnelle étendue, une capacité d’analyse, de coopération, de prise de décision autonome, et un engagement fort sur les déterminants sociaux de santé.
Cette vision correspond pleinement à la réalité de l’exercice des INFENES.
C’est ainsi qu’elles travaillent, chaque jour, dans les établissements scolaires :

en déployant une approche biopsychosociale complète, qui prend en compte la santé physique, psychique, émotionnelle, sociale et environnementale des élèves ;
en inscrivant leurs actions dans une pluriprofessionnalité étendue, qui va bien au-delà du seul secteur de la santé : enseignants, CPE, psychologues, assistantes sociales, chefs d’établissement, partenaires institutionnels parents…
en assumant une véritable fonction de référente santé, qui exige expertise clinique, réflexion éthique, accompagnement global et coordination précise des acteurs ;
en agissant pour la santé et la réussite des élèves, bien au-delà du seul soin clinique.

En résumé, les INFENES incarnent pleinement le leadership infirmier décrit lors de cette table ronde : un leadership de terrain, ancré dans la relation, la prévention, l’éducation, la compréhension fine des contextes de vie, la capacité à orienter et à agir de manière autonome et responsable.
Ce leadership n’est pas périphérique à leur rôle, il en constitue le cœur même.
La réforme en cours doit désormais le reconnaître, le sécuriser et le renforcer.

Ces États généraux ont permis de rassembler la profession, de confronter les analyses et de construire des perspectives ambitieuses pour l’avenir du soin infirmier.
Pour le SNICS-FSU, cette journée a été l’occasion de réaffirmer la place essentielle des infirmières de l’Éducation nationale dans les politiques publiques, et de défendre un cadre réglementaire à la hauteur de leur autonomie et de leurs responsabilités.
Le SNICS-FSU tient à remercier chaleureusement l’ensemble des organisations du CIF, ainsi que Gilberte Hue sa présidente, pour l’organisation de cet événement essentiel pour l’avenir de la profession infirmière.