À
Monsieur le Premier ministre,
Madame la Ministre d’Etat, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Monsieur le Ministre de la Santé et de la Prévention,
Elles accueillent, soignent, écoutent, conseillent et orientent tous les élèves et étudiants de notre pays. Leur mission, qu’elles accomplissent avec un dévouement sans faille, est de réduire les inégalités sociales et de santé afin de favoriser la réussite scolaire, l’intégration sociale et l’épanouissement de l’ensemble des jeunes de notre société.
Santé mentale, inclusion, éducation à la santé – notamment à la sexualité – prévention du décrochage scolaire, détection, protection, lutte contre les violences et le harcèlement… Les infirmières en milieu scolaire sont en première ligne sur tous ces sujets cruciaux. Leur rôle est essentiel.
Le drame survenu à Nantes l’a brutalement rappelé : il est vital que chaque établissement scolaire puisse compter sur la présence d’un professionnel de santé formé et disponible.
Les jeunes ne s’y trompent pas : 18 millions de consultations sont réalisées chaque année auprès des infirmières conseillères de santé, qui savent aller à leur rencontre avec compétence et humanité.
Alors pourquoi tergiverser ?
Il est aujourd’hui inacceptable et scandaleux de maintenir ces professionnelles de santé dans un flou statutaire, sans leur offrir une formation spécifique à la hauteur des enjeux de leur mission. Une formation qui leur permettrait d’exercer avec toute la réflexivité et les connaissances nécessaires à leur pratique quotidienne.
La proposition de loi “profession infirmière”, examinée au Sénat lundi, doit impérativement reconnaître la pratique en milieu scolaire comme une spécialité infirmière à part entière. Cette reconnaissance est indispensable pour garantir à la jeunesse un accès à une véritable politique de santé à l’école, cohérente et ambitieuse.
Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, vous ne pouvez pas prétendre “réarmer” la santé scolaire sans donner aux infirmières les moyens de leur mission.
Si le gouvernement se contente de mesurettes, d’annonces de façade et d’une gestion perpétuelle de la pénurie, rien ne changera.
Ce 5 mai, jour du passage de la loi au Sénat, plus de 1 000 infirmières de l’Éducation nationale, de toute la France, seront réunies en congrès extraordinaire à l’appel du SNICS-FSU. Elles suivront avec attention les débats. Elles attendent des actes, des engagements et le soutien du gouvernement et des sénateurs aux amendements proposant la création de leur spécialité.
Déterminées, elles ne s’arrêteront pas là. Elles continueront à se mobiliser pour obtenir gain de cause; pour obtenir une véritable politique de santé à l’école au service d’une jeunesse qu’elles refusent d’abandonner. Une politique de santé à l’École où leur place et leur rôle sont pleinement reconnus.
La santé à l’école se fera avec les Infirmières, Pas sans elles.
Paris, le 1er mai 2025.
Saphia Guereschi-secrétaire générale du SNICS-FSU*
Contact presse : 06 87 89 13 34
*Premier syndicat des infirmières de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur -54% avec 63% de participation aux dernières élections professionnelles-