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Saphia Guereschi
Secrétaire générale du SNICS-FSU

 

A
Mme Elisabeth Borne
Ministre d’État, Ministre de l’Education national, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Paris, le 7 mai 2025

Madame la Ministre,

À plusieurs reprises ces dernières semaines, le SNICS-FSU vous a interpellée pour que les Assises de la santé scolaire prennent une direction conforme aux besoins réels du terrain. Pourtant, les revendications des infirmières de l’Éducation nationale — comme celles des autres professionnels directement concernés — restent ignorées. La direction prise par les travaux ne reflète ni la réalité de nos missions, ni l’ambition nécessaire pour répondre aux enjeux de santé à l’école et aux besoins des Elèves.
Le 5 mai dernier, grâce à notre mobilisation et à l’engagement du législateur, un pas important a été franchi : la reconnaissance de la pratique professionnelle des infirmières de l’Éducation nationale comme une spécialité infirmière à part entière, inscrite dans la loi. Une spécialité enfin reconnue, justifiée par l’expertise développée dans le cadre de nos missions spécifiques, et qui doit naturellement s’accompagner d’une formation dédiée de niveau 7.
Cette avancée aurait dû être soutenue par votre ministère. Or, vous avez choisi de rester silencieuse lors du passage de la loi au Sénat. Pire encore, les propos tenus par le Ministre de la Santé à cette occasion étaient non seulement inexacts, mais portaient une vision réductrice et erronée des missions des infirmières de l’Éducation nationale et de la santé à l’Ecole dans son ensemble.
Depuis des mois, le SNICS-FSU réclame l’ouverture d’un véritable travail conjoint entre le ministère de la Santé et celui de l’Éducation nationale. Car c’est bien à la croisée des politiques de ces deux ministères que se situe notre action : garantir la santé des élèves, un enjeu de santé publique, favoriser leur réussite scolaire, au cœur de la mission éducative. Les textes de 2015 et l’ensemble des orientations interministérielles en matière de politique éducative sociale et de santé soulignent cette complémentarité.
Aujourd’hui, les « mesurettes » annoncées dans le cadre des Assises ne sont pas à la hauteur. Elles relèvent davantage d’une gestion de la pénurie que d’une ambition pour la santé des élèves. La santé à l’Ecole mérite mieux.
Nous vous demandons solennellement de soutenir, sans ambiguïté, la reconnaissance de la spécialité infirmière pour les professionnelles de l’Éducation nationale. Il en va de l’avenir de cette avancée, que la commission mixte paritaire pourrait compromettre si votre soutien fait défaut.
Nous resterons mobilisées, pour une véritable politique de santé à l’école, ambitieuse, cohérente avec les autres politiques de santé, et construite avec les infirmières — pas sans elles. Pour la jeunesse, pour l’École, pour la santé publique : il y a urgence.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’assurance de mon profond respect.

Saphia Guereschi
Secrétaire Générale du SNICS-FSU