Près de 30 000 cas d’asthme seraient ainsi évitables chaque année chez les enfants de 6 à 11 ans par une réduction des expositions au formaldéhyde via des actions d’aération- ventilation de l’air et près de 12 000 cas de sifflements en éradiquant la présence des moisissures visibles dans les salles de classes.
Santé publique France a publié en janvier 2024 les premiers résultats d’une étude inédite sur l’impact de la pollution de l’air dans les établissements scolaires. Cette Évaluation Quantitative des Impacts Sanitaires (EQIS) montre que la qualité de l’air intérieur dans les écoles élémentaires est loin d’être neutre pour la santé des élèves.
Un enjeu de santé publique
Chaque année, ce sont 12 millions d’élèves qui fréquentent les établissements scolaires en France. Or, les données de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) révèlent la présence persistante de polluants – dont le formaldéhyde et les moisissures – combinée à un mauvais renouvellement de l’air. Résultat : des milliers de cas d’asthme et de troubles respira- toires évitables chez les enfants.
Des leviers d’action connus
Les chercheurs rappellent que des mesures simples peuvent avoir un effet immédiat :
- aération et ventilation régulières des salles de classe pour limiter le formaldéhyde,
- éradication des moisissures visibles afin de réduire les symptômes
Au-delà, il est également nécessaire d’engager une réflexion avec les gestionnaires et les agents d’entretien sur l’usage de certains produits ou matériaux à forte teneur en Composés Organiques Volatils (COV), qui contribuent à dégrader la qualité de l’air et exposent inutilement élèves et personnels.
Le rôle des infirmières conseillères de santé
Présentes quotidiennement auprès des élèves, les infirmières de l’Éducation nationale sont aussi conseillères techniques auprès des directeurs d’école, des IEN et de l’ensemble de la communauté scolaire. Leur rôle d’alerte, de sensibilisation et d’accompagnement est essentiel pour traduire les données scientifiques en recommandations concrètes et adaptées au terrain.
Cette étude nationale vient confirmer ce que nous portons depuis des années : garantir un air sain à l’École est une priorité éducative et sanitaire. Cela suppose des moyens, mais aussi une véritable reconnaissance du rôle stratégique des infirmières conseillères de santé dans la promotion de la santé environnementale à l’École.
Saphia Guereschi
Extrait du But en Blanc 122, disponible ici : https://snics.org/le-but-en-blanc-122-est-disponible/