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Saphia Guereschi

Secrétaire générale du SNICS-FSU

 

 

A

Mme Elisabeth Borne

Ministre d’État, Ministre de l’Education national, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

 

Paris, le 19 mai 2025

 

 

Madame la Ministre,

 

J’ai l’honneur de m’adresser à vous au nom du SNICS-FSU, syndicat représentatif majoritaire des infirmières de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur, qui représente 54 % de la profession, avec un taux de participation de plus de 63 % aux dernières élections professionnelles.

 

Je fais suite à notre rencontre dans les locaux de Konbini le 16 mai dernier, où nous avons enfin eu l’occasion d’échanger, pour la première fois, sur la réforme de la santé scolaire. Cette entrevue a permis d’aborder notamment la question de la spécialité infirmière Éducation nationale et Enseignement supérieur, récemment intégrée dans la proposition de loi « relative à la profession infirmière » à l’initiative du Sénat.

 

Comme vous l’avez souligné, dans un contexte de dégradation préoccupante de la santé psychique et physique des jeunes, le rôle des infirmières conseillères de santé est déterminant. Leur ancrage dans les établissements, leur capacité d’action et la qualité de leurs réponses professionnelles revêtent un caractère essentiel. C’est pourquoi notre organisation syndicale soutient de longue date la reconnaissance légale de la spécialisation des infirmières relevant de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

 

Ce projet de spécialité infirmière, soutenu par l’ensemble des organisations syndicales représentatives – qui représentent neuf infirmières sur dix – constitue également un levier d’attractivité pour une profession qui a besoin d’être reconnue et sécurisée dans ses pratiques professionnelles quotidiennes.

 

Or, à ce jour, la position officielle du ministère de l’Éducation nationale sur cet enjeu majeur n’a toujours pas été rendue publique, alors même que le ministère de la Santé s’est déclaré défavorable à cette spécialisation, en rupture avec le soutien constant et affirmé de vos prédécesseurs depuis de nombreuses années.

Nous rappelons que notre organisation a activement participé aux travaux ministériels sur cette question. Un travail spécifique avait été engagé concernant la création d’un grade de master pour les infirmières de l’Éducation nationale, en réponse au refus du ministère de la Santé de reconnaître cette spécialité. Un groupe de travail dédié avait même été mis en place, avant d’être suspendu sans explication, à la suite d’un changement de direction.

 

Lors de notre échange, vous vous êtes engagée à nous recevoir. Nous souhaitons vivement qu’une rencontre puisse avoir lieu dans les tout prochains jours afin d’échanger sur les attentes de la profession, les besoins des élèves et les enjeux liés à cette spécialité infirmière, alors que la commission mixte paritaire sur la proposition de loi devrait vraisemblablement se tenir à la mi-juin.

 

Il est en effet crucial que nous puissions bénéficier de votre soutien, alors que certaines positions restent fermement opposées à toute reconnaissance des spécialités infirmières.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération. Saphia Guereschi

Secrétaire générale du SNICS-FSU